[…] quand les brasseurs mélangent du houblon avec de la levure, des grains et de l’eau, et qu’ils laissent fermenter – ils la laissent pourrir -, cela donne par magie un élixir si pétillant de réjouissance sans prétention, si royal dans ses reflets d’or, si émoustillant de malice potentielle, et si triomphalement rafraîchissant qu’il s’empare de l’âme et la transporte vers ce plateau éthéré où, pour paraphraser Baudelaire, flottent et se confondent toutes les fantaisies de l’être humain.

Extrait de “b comme bière”, de Tom Robbins, éditions Gallmeister, 2012