Ainsi va l’oubli
Il ne faut pas craindre l’apparition de nouveaux mots.
Il faut plutôt s’inquiéter de ceux qui disparaissent.
Derrière leur souvenir se cache une grande histoire qui ne doit pas être oubliée.
Il ne faut pas craindre l’apparition de nouveaux mots.
Il faut plutôt s’inquiéter de ceux qui disparaissent.
Derrière leur souvenir se cache une grande histoire qui ne doit pas être oubliée.
Les cauchemars, contrairement aux rêves, ne sont pas éternels.
Les gens que l’on oublie ont tous une histoire à raconter.
Quand je vois un type avec une casquette à l’envers sur la tête et la ceinture du pantalon sur les genoux, je ne peux m’empêcher de penser que si Dieu a fait l’homme à son image il doit avoir l’air parfaitement ridicule.
Il ne faut pas confondre société de consommation et société de cons sans sommation.
Parce qu’on aura été prévenus, quand même.
Les journaux, je n’ai jamais pu m’en passer et pourtant je ne les aime pas. J’espère chaque matin trouver noir sur blanc un peu d’intelligence, et je me tache les doigts sur des papiers graisseux d’encre, pour rien. Ce qui m’étonne, c’est la rapidité avec laquelle ces gens trouvent à écrire sur tout. Dans une vie normale, normalement perdue, normalement obscure à elle-même, bien peu de choses se passent, et pour les dire avec justesse, il faut souvent des années et des années. Là, les mots viennent en même temps que les événements – ce qui fait qu’il n’arrive rien que du bruit. C’est une question d’argent, je suppose : tant de pages à remplir chaque jour , coûte que coûte. D’argent et d’angoisse : il en va du silence comme de l’amour. On passe sa vie à les fuir.
Extrait de « La folle allure », de Christian Bobin.
Les gens que l’on oublie
Ont la mémoire qui rétrécit.
En Suisse on n’a pas le droit de laisser nos espoirs en berne.
C’est facile de stipuler.
Ça l’est moins de se rendre à l’évidence.