Petite pensée de saison
Mois d’octobre
Tu hantes mes nuits blanches
En me promettant la suite
La torpeur qui s’invite
Dans la pâle froideur de novembre.
Mois d’octobre
Tu hantes mes nuits blanches
En me promettant la suite
La torpeur qui s’invite
Dans la pâle froideur de novembre.
Les poules ne se découragent pas facilement. On devrait en prendre de la graine. Combien de fois ai-je entendu l’une d’elle dire, faisant face à une omelette : «Ce n’est pas grave, on pond les mêmes et on recommence» ?
On nous dit aujourd’hui qu’il ne fallait pas croire hier
Pourquoi alors devrais-je écouter aujourd’hui
Quand demain nous dira qu’hier avait menti.
Petit
Je suis petit
Mais je suis moi
Petit, petit pois
Je suis le point qui ne se regarde pas
Je suis le jouet, le mannequin, je suis la poupée
Quelque part dans le cosmos égaré
Petit
Je suis petit
Je suis l’habitant d’un grain de sable
A l’ego insupportable
Petit, petit con
Je suis celui qui a toujours raison
Je suis le cloporte qui rôde dans les couloirs interlopes
La fine particule qui fait son nid dans l’aorte
Petit
Je suis petit
Rien n’est trop grand pour moi
Je suis l’atome qui fait des dégâts
Petit, petit bras
Je suis la fierté qui ne se ravale pas
Je suis l’étoile filante, celle qui est déjà morte
Je suis la sourde oreille quand le diable frappe à la porte
Petit
Je suis petit
Ma Rolex donne l’heure de la fin du monde
Mais je ne la regarde pas
Petit, petit fat
Je suis l’immortel qui tient dans une seconde
Je suis le mal qui ronge les antiques pyramides
Le microbe teigneux qui trame un génocide
Petit
Je suis petit
Je suis la poussière qui se croit rocher
Je suis le dieu que je me suis créé
Petit, petit rat
Je suis la source du jugement dernier
Je suis le bourreau, je suis la victime
Il n’y a pas de barreaux assez solides pour mes crimes
Je ne sais pas ce qui me rend le plus triste : savoir que nous courons à notre perte ou l’énergie que nous déployons pour y arriver le plus rapidement possible ?
Avant on prenait le temps de bien faire. Maintenant on a oublié les bienfaits de prendre le temps.
Ce n’est pas parce que l’on meurt qu’on arrête de faire chier le monde. Parfois c’est même là que l’on commence.
Cela m’effraie de constater à quel point nous sommes devenus partisans du moindre effort. Le formidable engouement pour les vélos et les trottinettes électriques va-t-il nous diriger vers des trottoirs roulants ?
Le talent ne s’achète pas. La classe non plus. Heureusement, on peut toujours acheter l’admiration et le respect des gens. Une aubaine pour les individus incapables, grotesques et méprisés, mais riches.
Mourir
C’est facile
Tout le monde le fait.
Mais vivre ?
Ah vivre !